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Commentaire sur :
 
Edmund Husserl " Méditations cartésiennes " 1931

Les bons philosophes sont le plus souvent de mauvais écrivains. Leur principale occupation, c'est penser. Ils n'écrivent que sous la pression de la nécessité, pour répondre aux demandes pressantes de leurs étudiants, ou pour donner à leurs idées la forme précise que seule confère l'écriture. Dans tous les cas, leurs textes sont comme une sténographie ; il faut, à partir d'indications rares et souvent confuses, retrouver et suivre le chemin de leur réflexion.

Il en est ainsi avec Husserl. Comme il est pénible à lire ! quelle maladresse ! il laissait les joliesses du style à ceux qu'elles intéressent.

Les "méditations cartésiennes" ne sont sans doute pas le texte philosophique le plus difficile qui soit, mais elles sont assurément parmi ceux dont la lecture est la plus pénible, le vocabulaire le plus lourd, avec des néologismes fatigants et sans cesse répétés (comme "noétique et noématique").

Mais le passage où, en partant du "cogito" cartésien, et en toute rigueur logique, s'édifie la relation d'altérité, est un diamant unique. La hardiesse de la pensée entraîne le lecteur enthousiaste. Les défauts du style sont alors oubliés et l'on en vient même à éprouver de la reconnaissance envers cet homme qui a sacrifié la qualité de son expression pour mieux se concentrer sur une pensée qui nous devient capitale.

La philosophie de Husserl n'est pas en effet comme celle de la plupart des autres une philosophie de la connaissance, ni de la science, mais une philosophie de la volonté et de l'action, qu'elle éclaire avec une rigueur sans faille.