| Commentaire sur : Christoph Luxenberg, Die syro-aramäische Lesart des Koran, 
Das Arabische Buch 2000
 
15 janvier 2004 
Christoph Luxenberg est le pseudonyme d'un 
philologue. L'auteur d'une analyse philologique du Coran ne peut pas, 
semble-t-il, prendre le risque d'indiquer son nom.  
 Pourquoi ? parce que les 
intégristes n'admettent pas que l'on puisse "critiquer" le Coran. Mais la 
"critique" en philologie, ce n'est rien d'autre que le respect scrupuleux du 
texte afin de dégager le sens que son auteur a voulu exprimer. Cela n'a rien à 
voir avec l'acception courante du mot "critique", synonyme de "dénigrement" !  
 Les intégristes restent 
attachés à une tradition qui a accumulé des contresens sur le texte. Ils 
préfèrent persévérer dans l'erreur plutôt que de corriger l'interprétation 
traditionnelle. Ainsi, sous prétexte de fidélité à la religion, ils blasphèment.
 
 A mon grand regret je ne suis 
pas philologue. Je ne suis donc pas capable de peser la qualité du travail 
technique de Luxenberg. J'ai vu sur le Web qu'il était tantôt approuvé, tantôt 
critiqué (au sens de dénigrement) par d'autres philologues. J'ignore si ces 
critiques portent sur sa méthode ou sur ses résultats.  
 Il reste de sa tentative 
quelque chose qui résiste à toutes les critiques : quand on veut étudier les 
textes sur lesquels se fonde une religion, le respect que l'on doit à ces textes 
exige de s'appuyer sur toutes les ressources qu'offre la science. 
La thèse de Luxenberg peut se résumer ainsi : à 
l'époque où le Coran fut rédigé, le syro-araméen était la langue la plus 
répandue dans la région (un peu comme l'anglais aujourd'hui en Europe). Il en 
résulte que beaucoup de phrases du Coran, et en particulier celles qui ont donné 
le plus de mal aux exégètes, s'éclairent si on rapporte certains mots à des 
racines araméennes. 
 Luxenberg propose donc de 
réviser l'interprétation traditionnelle de quelques passages. Plusieurs sourates 
mentionnent par exemple les jeunes femmes, les "houris", qui accueillent le 
croyant au paradis : en fait, dit Luxenberg, il ne s'agit pas de femmes mais de 
grappes de raisin...  |