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Commentaire sur :

Miguel de Cervantes "Don Quijote de la Mancha"

Avez vous vu comment se dit "chevalier errant" en castillan ? "Caballero andante" ! 

J'ai pensé à mon métier de consultant "free lance". Je n'aimerais pas traduire cette expression par "chevalier errant" qui évoque un cheminement sans but risquant l'égarement, alors que le consultant doit avoir une boussole pour suivre son chemin, ce que dit bien "caballero andante".

D'ailleurs, n'ont-ils pas un côté don quichottesque, ceux qui ont quitté l'emploi salarié, voire le statut de fonctionnaire, pour se lancer sur un marché où l'on vend sa compétence, son expérience et son temps sans garantie de succès commercial ? ils ressemblent aussi aux détectives privés des romans policiers, qui s'ennuient entre deux clients mais vivent parfois des aventures incroyables - même si manquent aux consultants l'équipement symbolique du détective privé : bureau minable, secrétaire pulpeuse, bouteille de whisky pour jours de déprime. S'ils ne sont pas en conflit avec la routine policière, ils rencontrent d'autres routines tout aussi endurcies. Nous sommes à la fois Don Quichotte et Sancho Pança, l'expérience et le scepticisme équilibrant plus ou moins un optimisme toujours renaissant. Nos rêves ne sont pas alimentés par les romans de chevalerie, mais par les nouvelles technologies. Notre Dulcinea del Toboso, c'est l'Internet.

Que d'analogies ! ne sommes-nous pas parfois ridicules ? n'avons nous pas des illusions sur la possibilité des projets que nous formons pour nos clients (non pas la possibilité technique, qui est large, mais la possibilité humaine et collective) ? ne nous battons-nous pas contre des moulins à vent qui nous mettent par terre ? ne volons nous pas au secours de personnes qui nous le font parfois payer, selon la règle qui veut que chez certains un service rendu suscite  la haine ? On peut lire Cervantes avec ces idées en tête.

Laissons tomber l'anglais froid de "free lance", évitons le français déroutant de "chevalier errant", soyons "caballero andante" !

Pour le plaisir, voici le titre du chapitre IX du deuxième livre : "Donde se cuenta lo que en él se verá". C'est tout l'ordre du jour de bien des réunions.