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Évaluer l'action publique en privilégiant le terrain

(article publié dans le n° 662 de "L'Expansion", avril 2002)

Les hommes politiques parlent de « réformes » et de « mesures ». Qu’entendent-ils par là ? des « textes »  de lois, décrets et circulaires. Les administrations préparent, les cabinets négocient, le premier ministre arbitre, le conseil d’Etat examine, le parlement vote, les « textes » sont publiés au Journal Officiel. Quel est l’enjeu ? savoir à qui bénéficiera l’« effet d’annonce ».

Quelles sont les autres conséquences du « texte » ? Si l’on s’en souciait, on ferait des enquêtes pour les évaluer. Or contrairement à ce que le citoyen peut croire il ne se fait ni étude, ni consultation, ni évaluation – ou si peu, si mal, que ce ne sont que des alibis.

Le savoir-faire des juristes ne peut suffire pour amender des dispositions mal préparées. Le viol de la logique étant contre nature, la réalité se venge en réclamant durement son dû. Les incohérences, les impossibilités rendent dérisoire l’adage « nul n’est censé ignorer la loi ».

Adressons-nous à nos élus : « Nous avons vu assez de « mesures » et de « réformes ». Il nous faut plutôt de la méthode, et aussi de la modestie car notre société est une chose complexe. Consultez les personnes concernées, pas seulement les institutions représentatives. Préparez les décisions en explorant leurs conséquences. Faites-les suivre par des évaluations, des enquêtes de satisfaction. Observez, expérimentez, faites de la statistique, élaguez les dispositions obsolètes. Vous serez plus rigoureux et moins médiatiques, nous aurons moins de « textes », mais ils seront enfin utiles et la société n’en fonctionnera que mieux. »