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Non, la "nouvelle économie" n'est pas morte !

20 octobre 2002

Beaucoup d'auteurs, de journalistes, dénoncent aujourd'hui l'"illusion de la nouvelle économie". 

Si, par "nouvelle économie", on désigne le mécanisme d'anticipation optimiste qui a suscité la "bulle" spéculative puis son éclatement, en effet il s'agit d'une illusion. J'ai été de ceux qui la dénonçaient en rappelant que la valeur de l'entreprise dépend de ses fondamentaux (note de mars 1999 sur la capitalisation boursière), en commentant en juillet 1999 l'inflation du cours des actions des sociétés des NTIC. Le retournement du printemps 2000 nous a donné raison. 

Mais si, par "nouvelle économie", on désigne l'économie qui résulte du changement qu'ont provoqué :
- la mise en exploitation des ressources de la microélectronique et du logiciel, 
- l'automatisation de la production, 
- les transformations de la fonction de production qui généralisent la "production à coût fixe",
- enfin la concurrence monopoliste qui en est le corollaire (voir "e-conomie"), 
alors bien sûr la nouvelle économie n'est pas morte : bien au contraire, elle ne fait que commencer.

La crise actuelle était inévitable (cf. "conjoncture des NTIC"), seule sa date était incertaine. Les avertissements ont été couverts par les cris d'ivresse de ceux qui croient que "le marché à toujours raison" et qui pensent (si l'on peut dire) que la hausse des cours s'explique et se justifie par ... la hausse des cours. Les mêmes ivrognes pensent aujourd'hui que, comme "le marché a toujours raison", la baisse s'explique et se justifie par la baisse et donc que "tout est foutu". N'ayant jamais accordé d'importance aux fondamentaux, ils ne les voient pas plus aujourd'hui qu'ils ne les voyaient hier.

Et pourtant notre rapport à la nature a été modifié et nous sommes loin d'en avoir tiré toutes les conséquences. Dans les entreprises, dans notre vie personnelle, l'articulation de l'automate programmable et de la matière grise reste à organiser . Beaucoup de possibilités sont inaperçues et donc inexploitées. 

La nouvelle économie sera la grande affaire du XXIème siècle. Ses potentialités, son efficacité, s'accompagnent de risques graves : violence, rupture de la cohésion sociale (voir "mise en perspective"). Ceux qui proclament la mort de la nouvelle économie désarment notre vigilance et notre réflexion. Si nous les écoutions, nous irions vers des crises bien pires que la crise actuelle.