RECHERCHE :
Bienvenue sur le site de Michel VOLLE
Powered by picosearch  


Vous êtes libre de copier, distribuer et/ou modifier les documents de ce site, à la seule condition de citer la source.
 GNU Free Documentation License.

Que c'est vrai ce que tu dis sur la censure des clercs...

J'ai vécu ça mille fois chaque fois que, dans une structure hiérarchique, j'essayais de proposer une nouveauté.

J'ai eu droit à :

"On ne vous demande pas de dire quel type de machines il faudrait faire en France. Laissez la France où elle est (sous-entendu : entre nos mains)" (L'auteur est très haut placé à l'Académie des Sciences) ;

"Je n'ai pas du tout apprécié que vous osiez prendre la parole pour dénoncer l'inefficacité des programmes européens" (dans un auditoire où j'étais le seul vrai praticien de ces programmes) ;

"On ne vous demande pas de donner un avis critique sur les applications de ces recherches " (dans un grand labo européen où j'étais l'un des 6 membres du conseil scientifique ! ) ;

"Mais pourquoi, toi, as-tu été faire des recherches dans ce domaine ?" ;

"Mais, comment, toi, as-tu fait pour trouver ça ?" ;

"Mais de quel droit, toi, mais quelle mouche t'a piqué, toi, de t'intéresser à ce sujet (Prolog) " (ce n'est pas de ton niveau) ;

(A ce sujet, rappelons qu’Alain Colmerauer, inventeur de Prolog, l'une des dernières grandes découvertes en logiciels, a eu un blâme du CNRS pour le " manque de qualité scientifique " de ses travaux).

"On ne peut pas publier ton papier, il n'y a pas assez de références bibliographiques" (de la part des trois "papes" des bases de données en France, après ma découverte de la "méthode d'Alexandre", première, et à ce jour inégalée, méthode de mariage des bases de données et des règles de logique) ;

A l'opposé, les Japonais ont été les premiers à la publier avec enthousiasme et continuent à travailler dessus. Le président du Computer Science Lab de Stanford m'a reçu spontanément, et, un peu mauvais perdant, s'est contenté d'un "Nous, on pouvait pas trouver ça, car ce n'était pas ça qu'on cherchait". " My foot ! ", comme ils disent en anglais ...

Je ne parle pas de ce qui m'est arrivé chaque fois que, rapporteur de thèses d'Etat, j'osais formuler des critiques autres que de pure forme sur les manuscrits des dites thèses.....

Plus généralement, une des choses qui a tué l'informatique en France, c'est que l'INRIA a été managé par des gens pour qui la seule valeur était la capacité à démontrer des théorèmes mathématiques. Des générations de chercheurs ont ainsi passé leurs plus fécondes années à ne voir dans l'informatique qu'un prétexte à des mises en équations, et à trouver des méthodes de résolution de ces équations. Cela conduit à des travaux d'un ridicule total, à des Trissotin à la puissance N. Il faut les lire pour le croire....

Et maintenant, ils sont profs, et ça se perpétue indéfiniment. Tout travail informatique doit se traduire par des équations et des théorèmes pour espérer accéder à un poste, à une chaire. De l'autre côté de l'Atlantique, l'industrie de développe sans AUCUN théorème...

A l'opposé, quand j'étais à Grenoble (1967-1973), avant la création de l'INRIA, nous étions dans un contexte de centre de Recherche IBM, avec un pragmatisme, une créativité, un souci d'expérimenter que je n'ai jamais retrouvé ailleurs. J'ai d'ailleurs l'impression d'avoir tout appris là bas, et presque rien depuis....