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Commentaires sur "e-conomie"

J'ai rassemblé ici les commentaires sur ce livre qui ont été publiés dans la presse et dont j'ai eu connaissance. Si vous en connaissez d'autres, je vous prie de me les signaler. 

1) Le CNDP 

http://www.cndp.fr/RevueDEES/notelecture/200101-20.htm 

Fiche réalisée par Arnaud Parienty, professeur au lycée Paul-Lapie, à Courbevoie 

Résumé

Micro-électronique, logiciels et réseaux de télécommunications fondent une économie nouvelle par son fonctionnement car subissant presque uniquement les coûts fixes, ce qui change totalement la donne économique. L'auteur explore ces changements et tente de les modéliser à partir des travaux récents sur la concurrence imparfaite et l'économie des réseaux

Commentaire critique

Cet ouvrage reprend largement la démarche et la construction du rapport réalisé par l'auteur pour le compte du Commissariat général du plan, publié il y a un an. Son objet est d'essayer de préciser quels changements dans l'organisation des marchés entraîne la généralisation d'une économie de réseaux. Il s'agit d'abord d'une économie sans coûts variables ou presque, ce qui a pour conséquences évidentes la présence de rendements croissants et la tendance au monopole naturel, avec les problèmes de régulation qui s'ensuivent. Mais les réseaux caractéristiques de la nouvelle économie ont d'autres originalités. Ainsi, l'auteur consacre un passage passionnant à la question du dimensionnement optimal du réseau, sachant qu'existent des pointes de consommation, qu'il s'agisse d'électricité, de transport aérien ou d'Internet. La nouvelle économie est également... nouvelle. Il s'ensuit qu'il faut s'y adapter. Comme cela ne va pas de soi, l'auteur évoque divers obstacles au changement qui se dressent sur la route des nouvelles technologies.
L'ouvrage est illustré de nombreuses données, parfois très éclairantes et rares, par exemple un graphique sur le rapport performance / coût des langages informatiques qui révèle une autre « loi de Moore » : le coût du logiciel baisse de 4% par an depuis cinquante ans. Citons aussi la décomposition du coût d'un billet d'avion. Il fournit de très intéressants rappels historiques, explique comment fonctionne l'économie de la télévision (qui n'est pas du tout la même à l'ère du câble et du satellite qu'au temps des chaînes hertziennes). On trouvera même un amusant « sottisier des nouvelles technologies », qui révèle la technophobie de certains responsables d'entreprise... et la technophilie de l'auteur.
La démarche suivie est de croiser en permanence modélisations (ce qui ne veut pas forcément dire formalisation mathématique) très abstraites et exemples concrets. Cette volonté de modéliser conduit parfois à des simplifications excessives, mais comporte une dimension pédagogique intéressante.
Un ouvrage d'un grand intérêt et d'une grande variété.

Niveau de lecture

Il est possible de tirer des choses intéressantes de cet ouvrage à tout niveau. Mais sa compréhension complète suppose de solides notions de microéconomie, qui le destinent plus particulièrement aux étudiants de second cycle et aux enseignants.

©  CNDP - Produits et catalogues / Revue DEES

2) L'Expansion décembre 2000

http://www.lexpansion.com/dossier.asp?rub=resumes&id=363 

L'opinion de Résumés:
Ce travail, prolongement d'une étude financée par le Commissariat au Plan (L'Économie des nouvelle technologies, 1999), propose une modélisation sérieuse de la nouvelle économie. (voir le site www.volle.com).
Concrètement. La modélisation éclaire les jeux actuels de la concurrence et l'évolution des systèmes d'information ; elle permet de diagnostiquer les blocages. Un ouvrage éclairant.

Les idées forces: 

L'e-conomie est fondée sur la synergie entre micro-électronique, logiciel et réseau. Les usines y sont des automates. Les entreprises différencient leurs produits pour construire des niches de monopole. Le commerce passe par les médiations électroniques. L'investissement est risqué, la concurrence violente. La puissance même de l'e-conomie peut conduire au désastre. Il faut y intégrer éthique et cohésion sociale.

3) Amazon.fr 

http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2717840737/402-9017701-1428105 


La nouvelle économie ? Le phénomène a déjà fait couler beaucoup d'encre et suscité les polémiques les plus passionnées... Cependant, rares sont les auteurs qui ont tenté d'analyser froidement le phénomène, avec rigueur et méthode. C'est le pari de Michel Volle : dans son ouvrage, E-conomie, la nouvelle économie est expliquée d'un point de vue économétrique. La première partie de l'ouvrage, intitulée "Modélisation", détaille les concepts macro-économiques sur lesquels se fonde le phénomène. La seconde, "Secteurs", décrit différentes logiques professionnelles, de l'informatique à l'audiovisuel en passant par les télécommunications, où s'applique la modélisation. Enfin, dans la troisième partie, "Usages", on apprend comment les modes de communication, d'organisation, les techniques de vente ou d'achat se modifient au contact de l'"e-conomie".

Exhaustif, détaillé et illustré de nombreux exemples, l'ouvrage de Michel Volle démonte les rouages de la machine Internet au moyen d'outils pertinents. Les calculs mathématiques et les précisions techniques les plus ardues sont signalés par une bande grisée en marge, ce qui peut permettre de les éviter sans que la compréhension générale en soit entamée. --Séverine Mercenier

4) Le Monde 17 octobre 2000

http://www.foreignmedia.com/wbpubs/monde.20001017-mde.pdf

LIVRES par Philippe Arnaud

"Rendements croissants"

Le point de départ de Michel Volle, économiste, polytechnicien et conseiller auprès de grands organismes publics, est simple : " La nouvelle économie, avec la diversité de ses aspects et propriétés, s’explique par les rendements croissants qui caractérisent les nouvelles technologies. " Quelles sont les implications de ce principe unique ? C’est à cette question que ce recueil d’articles, dont certains ont déjà fait l’objet d’une publication séparée en 1999, entreprend de répondre.

Une économie de rendements croissants, rappelle l’auteur, signifie que le coût de production, pratiquement indépendant du volume produit, est payé dès l’investissement initial. Il s’agit d’une économie à coûts fixes ; autrement dit, le coût marginal de production est nul. Michel Volle montre dans une première partie consacrée à la modélisation de ce qu’il nomme le système technique contemporain (STC) – dont le lecteur pourra sauter les passages mathématiques – que c’est toute la structure des marchés qui en est bouleversée.

En ce qui concerne les biens et services, " le marché obéit soit au régime de monopole ou d’oligopole, soit au régime de concurrence monopoliste, mais en aucun cas au régime de concurrence pure et parfaite ". Concrètement, quelques grosses entreprises dominent. Chacune s’adresse à une demande particulière puisque son produit n’est pas absolument semblable à celui des autres. Les nouvelles stratégies qui apparaissent, note l’auteur, évoquent " l’art de la guerre de Sunzi, qui est essentiellement l’art de déconcerter l’adversaire ". Il s’agit moins de gagner des parts de marché que " de tenir l’adversaire à distance du marché que l’on convoite ". Dans un tel schéma, la concurrence est mondiale et violente. " Les alliances sont souvent renouvelées et rompues. " (On songe au feuilleton France Télécom -Deutsche Telekom.) " Les entrepreneurs sont tentés de corrompre les acheteurs pour s’assurer des débouchés, et, pour cela, il leur faut constituer des caisses noires illégales. L’économie du STC donne du travail à l’appareil judiciaire… " On sait que les rendements croissants, et la rente qui va avec, sont au cœur du procès intenté à Microsoft aux Etats-Unis.

Quant aux marchés des valeurs technologiques, " avec les rendements croissants, le risque d’erreur est plus élevé : comme tout le coût de production est payé dès le début, la part du pari sur le futur est forte ". Plus le cours monte, plus l’angoisse des investisseurs s’accroît. Certes, dans un premier temps, l’innovation augmente les profits de l’entreprise. Mais, dans un deuxième temps, " la concurrence et la libre entrée entraînent un ajustement des prix (…) ramenant la rémunération du capital à son niveau normal ". Autrement dit : l’exubérance irrationnelle des marchés doit cesser un jour. Quand ? Les équations, hélas ! ne le disent pas. L’efficacité de l’e-conomie est grande, " mais sa puissance peut conduire au désastre si elle est traitée sur le mode du laissez-faire ", conclut Michel Volle. Pour éviter un possible " retour au féodalisme ", il en appelle à un " développement des réflexions éthiques et déontologiques dans les entreprises ". Et l’on se dit in petto que l’Etat-gendarme-et-justicier a encore de beaux jours devant lui.

5) L'AGEFI 

La Chronique de Jean-Paul Betbèze, 27 décembre 2000

... Le point de départ n'est pas différent (NB : de celui de Nicolas Curien dans "Économie des Réseaux") s'agissant de la même démarche analytique, même si l'auteur se place plus du côté de l'offre que de celui de la demande, traitant plus de la dynamique des entreprises à coût fixe que des clubs de consommateurs à créer, séduire. Ces entreprise à coûts fixes sont des monopoles en puissance, pour autant qu'elles réussissent. Elles représentent donc un risque potentiel considérable en cas d'insuccès. Et ont donc un acharnement énorme pour réussir.

L'auteur poursuit son travail en étudiant l'organisation des entreprises en trois couches : création, contact client, production, tirant de ses observations des conséquences très importantes pour la dynamique de nos sociétés. Il pense en effet qu'il est crucial de développer les centres de recherche, ceux qui non seulement donnent les brevets d'aujourd'hui mais fournissent le potentiel technologique du pays, terreau des innovations de demain. Il poursuit en mettant l'accent sur les rapports au client, qui permettent de mieux connaître ses désirs, et donc d'améliorer les propositions qui lui sont faites. Reste le monde de la production, condamné à une réduction généralisée de ses coûts, à la productivité plus forte et/ou à la délocalisation.

Michel Volle poursuit par des études de cas : informatique, audiovisuel, télécommunications, transport aérien. Chaque fois, il élabore des modélisations, poursuit sa réflexion sur les changements en cours, leurs effets, les paramètres et dimensionnements des réseaux qui se créent, avec leurs conséquences sur la croissance et l'emploi. L'économiste est toujours là.

Puis, dans les avant-dernières pages, il intègre les réflexions de Pareto et Rawls sur la société, sur le modèle qui naît en termes d'égalité et d'équité. Reprenant l'approche de Rawls, il montre que la société qui apparaît autour de l'efficacité ne peut méconnaître la justice, et s'abandonner aux seules règles du marché. C'est l'équité qui importe, ensemble de dispositions qui assurent au plus défavorisé le meilleur sort possible, et donc les méthodes pour la fonder.

Puis, dans les dernières pages, il propose d'aller au delà : "Il faut dépasser le couple formé par l'efficacité et l'équité si nous voulons penser les relations entre individus concrets dans la vie quotidienne". Vient Husserl. Pourquoi ? Parce que le modèle économique des nouvelles technologies peut conduire à des monopoles, donc à des tensions sociales extrêmes, à des sauvageries de partage des richesses et de manipulation des messages, au féodalisme. Il y a un côté boîte de Pandore dans l'ordinateur. C'est ce qui inquiète l'auteur, tant face à une société trop modelée par ces nouvelles technologies (Etats-Unis) qu'une autre qui serait trop en retard, peureuse, conservatrice, avec les risques associés. D'où ce monde de Dumézil revu, où arrivent le prêtre, le guerrier et l'agriculteur-éleveur. Le prêtre incarne le respect de l'individu en ce qu'il rejoint l'universel : Husserl ; le guerrier est contrecarré par l'équité et le principe de Rawls ; l'agriculteur est l'efficace homme de Pareto.

Lisons les dernières pages : Le massacre des innocents, où l'auteur nous montre que toutes les innovations récentes ont été européennes et tous leurs développements américains. Il se dévoile. "J'ai compris que pour agir ici il faut se taire en attendant l'occasion propice, mais il m'arrive de piquer des colères... lorsque je vois un hiérarque, arrivé par parachutage du haut des partis politiques, des syndicats, de l'ENA ou des corporations, martyriser des personnes qui le valent cent fois..."

6) Sud-Ouest , 5 décembre 2001

Cf. le texte de l'interview avec Bernard Broustet.

7) Variances, Novembre 2000

Cf. le texte de l'interview avec E. Ralaimiadana

8) La Fnac

http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?Mn=2&Origin=fnac_google&PRID=1108078&Ra=-1&To=0&Nu=1&Fr=3

Michel Volle a le talent de rendre accessibles les fondements techniques et économiques de la "nouvelle économie". D'abord paru sous un autre titre, l'ouvrage tient ses distances avec l'effet de mode. L'éventail des disciplines abordées est large : économétrie, système d'information, histoire de l'informatique, théorie des réseaux, sociologie, BPR, philosophie, etc... si bien que l'on se sent à chaque page un peu plus intelligent qu'on ne l'était. Bref, un ouvrage de référence que l'on désire voir partagé par le plus grand nombre. Je donne un 9/10 pour inciter son auteur à continuer de publier ses travaux.