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La fonction de coût de l'Internet

I - Synthèse

7 novembre 2004


Liens utiles

- La fonction de coût de l'Internet
- Introduction
Ce calcul date de 1996. Il est publié ici parce que le raisonnement garde sa pertinence. Les données relatives à la demande, ainsi qu'aux prix et performance des unités d'oeuvre, nécessitent par contre une mise à jour.

Lorsque l’on examine l’économie de l’Internet, on aborde une question d’une grande complexité : les acteurs sont multiples et de tailles différentes, leurs rôles respectifs ne sont pas clairement définis, les règles de rétribution de chaque type d’acteur sont en évolution, les ressorts sont multiples (les ressorts socioculturels n’étant d’ailleurs pas des moindres) etc.

On s’aperçoit vite que la dynamique économique de l’Internet résulte de l’interférence entre des dynamiques jusqu’alors dissociées : l’économie des réseaux télécom longue distance, l’économie des services, qui peut être une logique purement commerciale pour la vente de biens en ligne, l’économie des réseaux d’accès (i. e. la boucle locale).

Au départ de nos travaux se trouvait une question simple mais essentielle. Parmi les diverses conditions de pérennité de l’Internet, il est en une sine qua non : la viabilité économique de l’Internet en tant que « réseau[1] ». En effet, il est important de se faire une idée de la sensibilité du coût du réseau de l’Internet face à des scénarios d’évolution de son dimensionnement en se plaçant dans un contexte marchand (i. e.. hors subventions). Le coût global de l’infrastructure qui supporte les services, ramené à l’utilisateur de ces services (qui sera toujours, directement ou indirectement, le payeur), présente-t-il une évolution brutale et démesurément croissante, ou au contraire présente-t-il une certaine stabilité, voire une décroissance dans le temps ?

Pour tenter de répondre à cette question avec une certaine exactitude (et surtout autrement que par intuition) nous avons appliqués les principes de modélisation technico-économique similaires à ceux appliqués habituellement aux réseaux de télécommunication. Cela suppose de raisonner sur une représentation simplifiée du réseau, tout en conservant le minimum nécessaire de précision et de réalisme. Cela suppose aussi de faire des choix raisonnés sur des hypothèses de travail.

Un calcul fondé sur des hypothèses et sur un modèle n’est pas une prévision mais un outil de travail permettant, à travers un chiffrage, de conduire le raisonnement à son terme. C’est cet outil que nous proposons. Nous présenterons de façon explicite les hypothèses que nous avons retenues, et celui qui entend les modifier sera libre de le faire et d’en tirer les conclusions.

Partant du faisceau d’hypothèses qui nous a paru le plus plausible, le résultat qualitatif principal auquel nous sommes parvenu est la viabilité économique de l’Internet en tant que réseau. Ce résultat est illustré par le graphique suivant : il montre que le prix que l’utilisateur devra payer évolue à la baisse, alors même que nous prévoyons une croissance de la consommation annuelle en octets par utilisateur.

Cette indication est bien sûr conditionnée par les hypothèses que nous avons posées. Cependant, ces hypothèses avaient été soigneusement choisies selon des critères de vraisemblance, et nous avons multiplié les variantes pour vérifier la solidité de notre conclusion en posant autrement les hypothèses dans l’intervalle des incertitudes. Enfin et surtout, nous avons conduit ces calculs sans obéir à aucun préjugé favorable ni défavorable.

La viabilité économique du réseau est condition nécessaire pour que l’Internet perdure, mais non pas condition suffisante : il faut en outre que l’équilibre des services offerts sur l’Internet soit réalisé, et cet équilibre-là n’est pas considéré dans cette étude. Une fois garantie la solidité économique de la plate-forme technique, c’est sur cette deuxième condition qu’il convient de concentrer son attention.

Suite : Introduction


[1]Nous disons « le réseau » pour simplifier en désignant ainsi « les réseaux » que l’Internet fédère, de même que l’on dit « l’homme » pour désigner l’espèce humaine tout entière.