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Évaluation

1er janvier 2003

Il est de bonne règle de procéder à une évaluation après la fin d'un projet, lorsque les utilisateurs ont bien pris le produit en main : cela permet de tirer les leçons de l'exercice, et de faire progresser les méthodes en vue des projets futurs. Il est cependant très rare que les entreprises procèdent à de telles évaluations : lorsqu'un projet est terminé, l'attention est attirée par d'autres projets ; puis, si le projet a connu des épisodes pénibles (allongement des délais et du coût, suppression de fonctionnalités), on préfère ne pas "retourner le couteau dans la plaie" et ne pas "faire la chasse aux coupables", on laisse "les cadavres dans les placards". En cours de route, on avait parfois sanctionné les "porteurs de mauvaises nouvelles", et on pense rarement à les réhabiliter - si même on ne leur fait pas porter la responsabilité des échecs qu'ils avaient annoncés. 

Les trois composantes de l’évaluation

Pour évaluer un projet, il convient de répondre aux trois questions suivantes :
1) Le produit fournit-il le service attendu ?
2) Le projet s’est-il bien déroulé ?
3) Quelles leçons doit-on tirer du déroulement du projet ?

Nous proposons ci-dessous une check-list de l'évaluation.

1) Le produit fournit-il le service attendu ?

Une première évaluation a été fournie par la recette fonctionnelle ; il faut la compléter, après la mise en oeuvre du produit, en s'assurant que le service est efficace en regard des exigences professionnelles. Une enquête auprès des utilisateurs permettra de s'assurer de la pertinence des spécifications fonctionnelles et de la bonne insertion du produit dans le SI : est-elle « sans couture » ? pose-t-elle problème (doubles saisies, difficultés de codage et de vérification, performances ?

On pourra ainsi voir des faiblesses que la mise en exploitation révèle, mais  qui n’avaient pas été perçues lors de la recette ou du site pilote. 

Si l'on détecte de telles faiblesses, sont-elles tolérables ou faut-il préparer une évolution fonctionnelle du produit ?

2) Le projet s'est-il bien déroulé ?

La réalisation a-t-elle été conforme en termes de qualité (fonctionnalités, performances) ; de délais de livraison ; de coût ?

Si des dépassements par rapport aux engagement initiaux se sont produits, sont-ils acceptables ? Peut-on estimer rétrospectivement que l’on aurait dû choisir un autre fournisseur parmi ceux qui avaient répondu à l’appel d’offres ? Aurait-il été plus raisonnable d’arrêter le projet en cours de réalisation ?

Le coût d’exploitation auquel l’entreprise devra faire face est-il celui qui avait été prévu ? Il faut à ce stade réévaluer le coût d’exploitation, le coût du maintien en condition opérationnelle et le coût de la maintenance évolutive : s'il apparaissait que ces coûts sont trop élevés, une réforme du produit deviendrait nécessaire.

La solution technique mise en œuvre est-elle conforme à l’état de l’art? Si l’on avait à traiter le problème maintenant, choisirait-on la même solution ? Au cas où l’on retiendrait une autre solution, quelles seraient les différences en matière de coût de réalisation et de coût d’exploitation ? Faut-il envisager de refaire prochainement le produit selon une nouvelle solution moins coûteuse ? Quelle est la durée de vie que l’on peut lui attribuer ?

Les relations avec le fournisseur ont-elles été correctes ? Peut-on envisager de travailler de nouveau avec lui ?

Le comportement de l’entreprise a-t-il été correct :
- du côté de la maîtrise d’ouvrage : qualité, stabilité et délai de fourniture des spécifications , réactivité en réponse aux questions de la maîtrise d’œuvre et du fournisseur , qualité de la recette fonctionnelle, qualité du déploiement, de la formation des utilisateurs
- du côté de la maîtrise d’œuvre : qualité de l’insertion du produit dans le système d’information, stabilité des spécifications techniques ; réactivité en réponse aux questions du fournisseur ; qualité de la recette technique

3) Quelles leçons tirer du déroulement du projet ?

En cas de dépassement des coûts et délais : avait-on été trop optimiste dans les évaluations initiales ? le fournisseur avait-il pratiqué le dumping ? la conduite du projet a-t-elle été laxiste ?

En cas de carences du côté de l’entreprise : quels sont les points à améliorer dans l’organisation de la conduite de projet : le fonctionnement des comités de pilotage et de suivi ? la répartition des responsabilités entre la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre ?

Quels sont les points à améliorer dans les méthodes utilisées : le reporting, les alarmes, le suivi d’avancement, le suivi des risques ? le suivi de l’application des décisions ? les procédures d’arbitrage ?