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Apprendre la dactylographie

19 avril 2005

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Pour lire un peu plus :

- Histoire du traitement de texte
-
Histoire du tableur
- De l'Informatique

-
A propos des outils de la bureautique
- Leçons de la chasse aux champignons

- S'apprivoiser au micro-ordinateur
- S'apprivoiser à un nouveau logiciel

Lorsque vous voyez quelqu’un taper à toute vitesse sans regarder le clavier, vous l’enviez. Comme il doit être plaisant de voir le texte progresser sur l’écran ! La vitesse de la  dactylographie est d'ailleurs une des conditions pratiques de l'efficacité du traitement de texte.

Je suppose que vous êtes de ceux qui tapent avec deux ou trois doigts en regardant le clavier. Il se peut que vous soyez rapide ainsi, mais il vous faudra progresser pour connaître les plaisirs de la dactylographie.

C’est à votre portée à condition d’y mettre un peu de bonne volonté. Il faut suivre la même méthode que celle des pianistes qui apprennent un nouveau morceau. Ils jouent très lentement d’abord, l’important étant de jouer sans faute. Puis lorsqu’ils se sont habitués ils augmentent progressivement la vitesse jusqu’à atteindre le bon tempo. S’ils font une faute, ils ralentissent pour travailler le passage difficile, à la vitesse qui permet de le jouer sans faute, et n’accélèrent que lorsqu’ils s’en sentent capables.

Si vous transposez cette méthode à la dactylographie, en 15 jours vous serez un bon dactylographe et, comme dit la publicité, vous étonnerez vos amis !

Première semaine : acquérir le bon doigté

Il faut taper avec les dix doigts. Les pouces sont réservés à la barre d’espace ; les quatre autres doigts sont utilisés pour les caractères : si votre clavier est du type AZERTY, utiliser l’auriculaire de la main gauche pour le A, l’annulaire pour le Z, le majeur pour le E, l’index pour le R et le T ; la main droite s’occupe symétriquement des lettres YUIOP. Le doigté est analogue pour les autres lignes. Pour les caractères spéciaux placés à la droite du clavier (ù, % etc.) utiliser l'auriculaire droit ; pour la touche majuscule, n'importe quel doigt peut convenir.

Dessinez le clavier sur une feuille de papier, avec la disposition des lettres, puis colorez chaque touche selon le doigt qui doit la servir.

Une fois que vous avez compris comment on doit poser les mains sur le clavier, exercez-vous à taper en respectant ce doigté. Si vous avez du mal à y parvenir, réduisez la vitesse jusqu’à ce que ça marche (cela peut vous contraindre à taper très lentement le premier jour).

Évidemment, vous n’avez pas de temps à perdre et vous avez des choses urgentes à taper ! Il suffira donc de faire l’exercice ci-dessus pendant un quart d’heure le premier jour, vingt minutes le deuxième jour, une demi-heure le troisième. D’un jour à l’autre la vitesse augmentera d’elle-même, sans que vous fassiez de fautes.

Au bout d’une semaine, vous taperez à la même vitesse qu’auparavant mais selon le bon doigté : désormais, vous n’utiliserez donc plus que ce doigté-là. Il vous permettra d’accroître encore votre vitesse.

Il vous reste encore à perdre l’habitude de regarder le clavier. Vous apprendrez cela pendant la deuxième semaine.

Deuxième semaine : taper sans regarder le clavier

Faites un premier essai : tapez quelque chose sans regarder le clavier.

Comme vous ne connaissez pas le clavier par cœur, vous ne savez plus où placer vos doigts et bien sûr vous faites des fautes. Pendant cinq minutes, efforcez-vous de mémoriser la disposition des lettres en quittant le clavier des yeux, puis en le regardant de nouveau en cas de doute etc. Ensuite recommencez à taper sans regarder vos mains. Vous faites encore des fautes : ralentissez jusqu’à ce que vous n’en fassiez plus (le premier jour, il faudra diviser votre vitesse par dix). Faites cet exercice pendant un quart d’heure.

Le soir tâchez de vous remémorer la disposition du clavier après avoir éteint votre lampe de chevet.

Le deuxième jour, tapez sans regarder vos mains pendant vingt minutes, et pendant une demi-heure le troisième jour. Soyez attentif à toujours régler votre vitesse de façon à ne pas faire de fautes. Laissez-la augmenter d’elle-même.

A la fin de la semaine, vous saurez taper aussi vite qu’auparavant mais sans regarder vos mains. Vous aurez le plaisir de voir les caractères s’aligner sur l’écran comme d’eux-mêmes.

Bientôt vous aurez oublié le clavier, vos doigts prenant sans que vous y pensiez le chemin des bonnes touches. Et votre vitesse augmentera encore : si vous voulez battre des records cela ne tient qu’à vous !

*  *

L'apprentissage de la dactylographie donne l'occasion de réfléchir sur la relation entre l'être humain et l'automate.

D'un point de vue sociologique, cet apprentissage n'est aucunement considéré. Les personnes auxquelles l'entreprise confère des responsabilités élevées - les cadres supérieurs, les ingénieurs experts et, bien sûr, les dirigeants - n'ont aucune honte à taper avec deux doigts, lentement et maladroitement. Ceux qui se sont donné la peine d'apprendre la dactylographie sont considérés comme des tâcherons. Ainsi, l'échelle de valeurs est posée à l'envers : la maladresse au clavier, que l'on devrait considérer comme un symptôme de paresse et de manque de volonté, est au contraire bien portée. Des personnes qui, au plan de l'efficacité, auraient tout à gagner en tapant vite, s'y refusent car elles anticipent intuitivement la perte d'image que ce savoir provoquerait.

D'un point de vue pratique, il est intéressant de voir comment notre cerveau assimile le dessin du clavier, le transmet au système nerveux, puis l'oublie : lorsqu'on a pris l'habitude de taper vite sans regarder le clavier on ne sait plus où sont les lettres mais les doigts, eux, le savent. Ainsi les couches basses du système nerveux, qui assurent l'action réflexe, s'adaptent à la machine de telle sorte que celle-ci devient comme un prolongement de notre corps.

Les étapes par lesquelles il faut passer pour y parvenir, notre aptitude à nous manipuler nous-même par la volonté, le sentiment d'impossibilité qu'il faut surmonter : tout cela constitue, à l'échelle minuscule du dressage individuel, une métaphore de la relation entre l'entreprise et son système d'information.