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Je voterai OUI

21 mars 2005


Pour lire un peu plus :

- Notre Europe
- Vers un empire européen
- A la recherche de la stratégie
- Le système technique contemporain

- La France est-elle en déclin?
-
Désarroi en France

Plusieurs amis m’ont dit leur intention de voter « non » au référendum sur la constitution européenne. Ce sont des personnes que j’estime, mais il nous arrive de ne pas être du même avis : c’est ici le cas.

J’ai lu cette constitution. Longue, détaillée, verbeuse, c’est un texte mal fichu où s'accumulent des compromis. Mais là n’est pas la question. La valeur d’une constitution dépend d’ailleurs moins de son libellé que de la façon dont on l’applique, et nous ignorons comment celle-ci sera appliquée.

Ce n’est pas en fait de ce texte qu’il s’agit, mais de l’Europe elle-même. Si la majorité des Français vote « non », pensera-t-on en effet qu’ils ont voté ainsi parce qu’ils avaient en tête une autre constitution, plus intelligente ? Nenni ; on dira, et on aura raison, que les Français tournent le dos à l’Europe parce qu’ils veulent préserver… mais préserver quoi, au juste ?

Préserver une classe politique qui, de façon à la fois puérile et cynique, a réduit la politique à l’art de gagner les élections ? Une aristocratie médiatique qui cultive sa propre célébration ? Une élite dirigeante qui se recrute par cooptation ? Des institutions qui convenaient au système technique de la première moitié du XXe siècle, mais ne conviennent plus aujourd'hui ? Des corporations avides de privilèges ?

Bien sûr, et c’est de bonne guerre, toutes ces choses sont recouvertes par de nobles appellations : démocratie, culture, compétence, service public, syndicalisme etc. Ah, si seulement le contenu répondait à l’étiquette collée sur le flacon ! Si seulement nous étions aussi républicains que nous ne le prétendons !

L’Europe n'a aucune considération pour nos exquis parasites : elle peut donc nous aider à nous en débarrasser. Que se passerait-il si nous la prenions enfin au sérieux ? Si, au lieu de pester contre les États-unis, nous orientions notre énergie vers sa construction ? Si, au lieu de renâcler devant le texte de la constitution, nous nous occupions de la façon dont elle sera appliquée ?